La diable au corps
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Expo : Le diable au corps. Quand l'Op Art électrise le cinéma
Commissariat de Hélène Guenin, directrice duMAMAC & Pauline Mari, historienne de l'artEn partenariat avec La Cinémathèque française * D'après TRUFFAUT François, Les Quatre Cents Coups, scén...
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Au début des années 1960, l’art cinétique s’impose partout en Europe avec un double crédo : déstabiliser la perception et démocratiser l’art. Peintures à illusions d’optique, reliefs à lumière motorisés, et environnements à vertige offrent des expériences de plaisir et d’inconfort. Baptisé « Op Art » en 1964, cet art d’avant-garde, si populaire, rencontre un succès retentissant auprès du grand public, au point de connaître un phénomène de récupération inédit. Tandis que les publicitaires, les designers, les grandes enseignes et la mode s’emparent de sa géométrie euphorisante, le cinéma offre à l’Op Art un travestissement inattendu. Art du mouvement et de la lumière, il est à la fois un prédécesseur, apte à sublimer ses jeux visuels, et un suiveur, qui cherche à le vampiriser par désir de modernité. De la comédie au thriller, cinéastes et décorateurs y puisent un langage et des thématiques, produisant ainsi toute une gamme de « réemplois » dans le décor et l’intrigue – scènes de canular et d’effroi, personnage de sadique ou de bricoleur farfelu, mais aussi des expériences limites (des scènes d’hallucination, de psychose). À travers près de 30 films, 150 œuvres et documents, explore l’origine comme les non-dits de cette fascination prédatrice, et envisage ce que le cinéma révèle à l’Op Art de sa propre nature. Elle déploie, ce faisant, l’esprit d’une décennie ébouriffée par la modernité, assoiffée d’émancipation et hantée, sans vouloir se l’avouer, par les fantômes de la guerre.