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Publié par Société Française d'Ethnoscénologie (SOFETH)

Lundi 13 Mai de 17 h à 20 h à l'INHA

- Salle Benjamin - 2 Rue Vivienne - Métro Bourse ou Palais Royal - 

 

séminaire interaxes "Scènes du monde, Création, Savoirs critiques"

axe Poétique et Esthétique

 

Raphaëlle Doyon et Georges Gagneré présenteront leurs travaux de recherche, ainsi que deux doctorantes, Muriel Roland et Monique Sobral de Boutteville. 

 

"LE GESTE ANTAGONISTE DE L'ACTEUR: LE DEHORS (VISIBLE) DU DEDANS (PSYCHIQUE)"

 

Par Muriel Roland

 

Comprendre l'outil du contrepoids corporel, leg précieux de l'art du mime au théâtre, nécessite de faire un véritable saut de la logique classique à la logique antagoniste, présente à la fois dans la philosophie des antagonismes de Stéphane Lupasco et dans la pensée Daoïste, à travers son symbole graphique le plus connu, le Taï Ji Tu, qui schématise les deux forces du Yin et du Yang à l'œuvre dans toute chose. En effet, la trialectique antagoniste permet de comprendre comment ne plus opposer intériorité (psyché, pensée, ressenti, imaginaire) et extériorité (forme que prend le geste dans l'espace), en créant entre les deux termes, un tiers inclu qui se déploie dans un continuum, depuis l'intention intérieure qui sculpte la plastique, le rythme et la dynamique du geste de l'acteur sur la scène. 

Je ferai l'expérience de mêler et de relier trois types d'exposition : démonstration corporelle, schémas animés projetés et analyses théoriques, pour expérimenter publiquement, en l'attente d'un retour dans la discussion, ce qui est la plus importante difficulté actuelle dans la recherche-création que je mène : faire comprendre à un public de non-acteurs les processus les moins visibles de la création d'un rôle et de la formation de l'instrument corporel de l'acteur.

 

"L’invisibilité des arts traditionnels amazoniens (Île de Marajo) : une démarche politique (d’effacement identitaire)"

Par Monique Sobral de Boutteville

 

L’Amazonie brésilienne s’étend sur un vaste territoire constitué d’une dense forêt entrecoupée de fleuves, sa configuration géographique est souvent mise en avant afin de justifier le manque d’infrastructure et l’absence de politiques publiques. Nous ne pouvons nier les conjonctures naturelles singulières à cette région, cependant, nous pouvons remarquer par l’implantation d’activités extractivistes, par exemple, qu’il est possible d’implanter d’excellentes infrastructures dans la région. La configuration géographique ne peut donc pas être comprise comme le seul élément de fragmentation de cette région par rapport au reste du pays. En effet, les politiques mises en place dans la région sont au centre de ce processus de ségrégation régionale, poussées par un capital qui ruse de la stratégie de l’oubli afin d’exploiter ressources naturelles et population. Nous retrouvons ainsi une région productrice de richesses et où 77% de la population vit en zone rurale, sans assainissement de base ni électricité. L’Île de Marajo, région amazonienne, s’inscrit dans ce processus et présente le plus bas IDH, Indice de Développement Humain, du Brésil.

Au sein de cette conjoncture complexe nous nous intéressons à l’île de Marajo, d’une grande richesse dans ses manifestations artistiques. Les pratiquants du carimbó etles conteurs de l’île, les deux pratiques que nous étudions, organisent une forme de résistance par leurs pratiques singulières d’art et leurs manifestations culturelles. Ils luttent contre une invisibilité provoquée par un système visant l’effacement identitaire en Amazonie.

Cette communication a pour but d’exposer l’ampleur des bénéfices sociaux engendrés par ces manifestations. Et insiste sur l’importance de la reconnaissance de ce travail par les instances du pouvoir pouvant faire sortir ces producteurs culturels et ces artistes de la misère financière et idéologique dans laquelle ils se trouvent actuellement. Quand nous disons idéologique nous faisons référence à toutes ces actions, malheureusement beaucoup trop présentes dans les nouvelles directives du pays, qui entrevoient la culture comme un élément « futile » dans les structures sociales. "

 

Le séminaire comprendra donc 4 communications d’une demi-heure chacune avec à chaque fois 15 minutes d’échanges

 

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