Mont Vérité
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Théâtre : Julien Gosselin et Pascal Rambert, entre utopie et désenchantement
Les deux metteurs en scène présentent respectivement " Le Marteau et la Faucille " adapté de Don DeLillo, et le spectacle " Mont Vérité " avec douze jeunes acteurs. Article réservé aux abonn...
Partant de Monte Verita, la communauté utopiste fondée en 1900, dans le Tessin, en Suisse, Pascal Rambert imagine ce qu’une telle communauté pourrait être aujourd’hui. On y cultiverait la terre, on y vivrait nu ou presque, on s’y aimerait en toute liberté. Bref, on y croirait à un présent possible, que Mont Vérité imagine dans une roselière, dans le magnifique grand bassin du domaine d’O. Les voilà donc, les douze jeunes acteurs prêts à se lancer dans la vie du théâtre, poussés par le désir de s’inventer un avenir, qui dansent vers le ciel – sur une chorégraphie de Rachid Ouramdane – et s’emparent des mots que Pascal Rambert a écrits pour eux. Ces mots savent être beaux : ils sont portés par une joie commune qui contredit la blessure de la solitude de chacun. Mais ces mots peuvent aussi avoir une limite : ils s’écoulent sans savoir s’arrêter, et versent dans l’anecdote au cours de la troisième partie. C’est dommage : Mont Vérité perd à s’étirer sur presque trois heures, quand il eût comblé avec une demi-heure de moins. Ainsi va l’utopie. Brigitte Salino