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Publié par Société Française d'Ethnoscénologie (SOFETH)

Séminaire de recherches transversales, IRET (Pierre Letessier, Alexandra Moreira Da Silva)
Séminaire de recherches transversales, IRET (Pierre Letessier, Alexandra Moreira Da Silva)
Séminaire de recherches transversales, IRET (Pierre Letessier, Alexandra Moreira Da Silva)

Séminaire de recherches transversales, IRET (Pierre Letessier, Alexandra Moreira Da Silva)

Pour sa troisième édition, ce séminaire continue d’interroger la nudité des corps sur scène, tellement fréquente aujourd’hui qu’elle semble parfois constituer un poncif du spectacle contemporain, en ne limitant pas la réflexion à la période la plus récente, mais en l’ouvrant aux pratiques scéniques antérieures, et en la menant tant du point de vue du spectacle que de son matériau textuel éventuel. Les études sont donc spectaculaires et/ou dramaturgiques, contemporaines et/ou historiques.

Penser le nu implique d’abord de définir ce qui fait que le corps en scène est perçu comme « nu » : il s’agit donc d’étudier la façon dont la nudité – même sur la scène contemporaine  est une construction scénique (maquillage, tatouage, éléments de « costume », espace, lumières, gestuelle...), différente selon les époques et les genres spectaculaires, et aussi de mettre cette perception scénique en perspective avec le contexte socio-culturel du spectacle, c’est-à-dire avec la perception du « nu » dans le monde extra-théâtral, l’articulation ou la confrontation de ces deux regards pouvant poser des questions politiques et anthropologiques sur les enjeux de la représentation.

Car il s’agit également et fondamentalement de s’interroger sur les fonctions et significations que revêt le corps (perçu comme) nu dans tel ou tel spectacle/texte. Que produit pour le regard du spectateur la vision de ces corps nus ? Que produit dans le dérouler du spectacle/du texte le surgissement d’un corps nu ?

Ces interrogations recoupent des axes variés et complexes, une des particularités d’un tel spectacle étant son ambiguïté sémiotique. Ainsi, la nudité exposée renvoie, au-delà du spectacle, à celle de l’acteur lui-même. L’étude du corps nu peut nous obliger à repenser la spécificité de ce qui « fait théâtre »  cette fameuse « présence » de l’acteur –, ou nous amener encore à développer une réflexion sur le statut particulier de cette profession destinée à provoquer le plaisir du spectateur avec un corps souvent censé avoir un potentiel érotique particulier : de la pratique de la prostitution à telle époque ancienne (théâtre romain, kabuki...) au libertinage et aux photos d’actrices dénudées aujourd’hui, l’« expeausition » des acteurs semble être une constante qui mérite réflexion. Mais, autre ambiguïté, la nudité renvoie aussi bien à la suavité de l’érotisme qu’à la violence, celle de lapornographie ou encore des zoos humains. Une autre piste intéressante posée par la question du corps nu est celle de l’altérité : donner à voir le corps nu peut permettre d’interroger le genre humain et le genre sexué en se jouant précisément des frontières...

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