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Publié par Société Française d'Ethnoscénologie (SOFETH)

le Centre Asie du Sud-Est (CNRS-EHESS-INALCO) a le plaisir de vous annoncer que 

 

Pierre Prouteau, doctorant du Centre Asie du Sud-Est et du LESC, soutiendra sa thèse en anthropologie  mardi  22 juin 2021 à 14h, à l’Université Paris Nanterre (salle B.016 bâtiment B/Grappin). Vous y êtes bienvenu(e)s.

 

Bouddhisme, corps et machines. Les sound systems de Phetchabun, Thaïlande (2016-2019)

devant un jury composé de :

 

Julien Bonhomme (LAS – ENS), rapporteur

Bénédicte Brac de la Perrière (CASE – EHESS), rapporteure

Ward Keeler (University of Texas, Austin)

Dana Rappoport (CASE – EHESS), co-directrice

Stéphane Rennesson (LESC – Université de Paris Nanterre)

Sabine Trebinjac (LESC – Université de Paris Nanterre), co-directrice

 

Résumé 

Cette thèse étudie les sound systems à Phetchabun, province à la lisière des régions du Nord, du Centre et du Nord-Est de la Thaïlande. L’usage du sound system, dispositif électro-acoustique mobilisant des registres extrêmes du son et des effets sonores (réverbération, écho, distorsion, ubiquité), y est généralisé. Il est utilisé au quotidien et dans les rituels locaux pour diffuser aussi fort que possible des contenus divers afin d’être entendu par un maximum de personnes. En étudiant la perception, la variété des dispositifs – musicaux, liturgiques, audiophiles mais aussi rituels et étatiques – la thèse illustre les fonctions du sound system. Pourquoi l’utiliser ? Qu’a changé son incorporation et sa généralisation dans le monde sonore de Phetchabun et de Thaïlande ? Pour y répondre, les outils de l’ethnomusicologie, de l’anthropologie de la musique et du son ainsi que les méthodes de l’anthropologie du bouddhisme et du rituel sont mis à profit.

Si le sound system transforme, sa généralisation traduit aussi sa pertinence au sein de l’univers sonore qui l’accueille. Il s’intègre ainsi dans une conception vernaculaire des médias et du son lui préexistant, qui privilégie une logique de propagation dite « maximaliste » – plus il y en a, mieux c’est, plus c’est fort, mieux c’est. Par cette logique, le sound system renferme la possibilité, non seulement d’immerger l’individu dans le son, mais de le dissoudre dans le groupe : il étend la communauté à la mesure de son irradiation sonore. L’Etat fait usage de cette fonction à travers un « corps sonore » national, créé par un réseau de sound systems coordonné sur l’ensemble du territoire. La puissance sonore est donc aussi proportionnelle au statut social de l’utilisateur. D’autres ressorts peuvent être décelés lorsque des espaces et temporalités mythiques sont recréés ou lorsque des formes archétypales et vibratoires comme le mandala sont manifestées par le son. Une quête du « son ultime » se dessine alors à laquelle s’adonne toutes les classes sociales grâce aux sound systems.

Mots-clés

Ethnomusicologie – Thaïlande – Nord-Est (Isan) – Phetchabun – molam – sound systems –  bouddhisme – phin prayuk (phin électrique) – sound studies – luk thung – musique populaire – Asie du Sud-Est – média.

 

Abstract 

This thesis focuses on the study of sound systems in the province of Phetchabun, located at the borders of the northern, northeastern and central regions of Thailand. The use of sound systems, an electro-acoustical apparatus investing extremes registers of sound and sound effects (reverb, echo, distortion, ubiquity), is there generalized. It is used on a daily basis and for the numerous rituals, broadcasting as loud as possible different sound contents so as to be heard by, and gathered, the maximum amount of people. In studying perception, the variety of the machines – musical, liturgical, audiophile, as well as ritual and state-implemented – this thesis intends to decipher the functions of sound system. Why using it? What have its incorporation and generalization changed in the Thai sound culture? The tools of ethnomusicology, anthropology of music and sound, as well as methods of anthropology of Buddhism and ritual will be put to use.

If sound systems transform, its generalization also indicates its relevance to the sound world that welcomes it. They are thus integrated into a vernacular media and sound theory that preexisted that favors a propagation logic called here “maximalist” – the more, the better; the loudest, the better. Following this logic, the sound system has the possibility to, not only immerge individuals in sound, but to dissolve them in a single collective body of listeners: it extends community proportionally to the length of sound radiation emitted. The State makes good use of this function through a national “sound body” consisting in a centralized grid of sound systems heard everyday and everywhere in the country. Sound power is also proportional to the social status of the user. But there are deeper motives at stakes; mostly sensible when mythical space-times are being recreated, or when archetypal vibratory shapes as mandalas are manifested in sound. A quest of the ultimate sound undertaken by all social classes and through sound systems is ongoing in Thailand. 

Keywords:

Ethnomusicology – Thailand – North-East (Isan) – Phetchabun – molam – sound systems – Buddhism – phin prayuk (electric phin) – sound studies – luk thung – popular music – Southeast Asia – media.


 

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