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Publié par Société Française d'Ethnoscénologie (SOFETH)

Mises en scènes et en récits, spectacles et musées. Anthropologie du spectacle et performance de l’anthropologie

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

2e et 4e mardis du mois de 10 h à 12 h (salle 1 ou 3, Musée du quai Branly 75007 Paris, inscription préalable obligatoire sur www.quaibranly.fr, rubrique « Étudier et rechercher »), du 22 octobre 2013 au 27 mai 2014

Après avoir consacré les trois dernières années du séminaire aux objets à enjeux, nous souhaitons revenir sur une thématique connexe, le spectacle. On explorera notamment la notion de « performance » pour rendre compte non seulement des ressorts de l’action artistique ou des rapports sociaux que le spectacle met en forme, mais aussi du dispositif dynamique que l’enquête produit sur un terrain de recherche devenant ainsi « théâtre » scientifique.
Le fil rouge des séances sera le martyre de Sainte-Reine, spectacle amateur sur lequel nous enquêtons depuis 2003 en Bourgogne. Cet objet polymorphe et polysémique, à la fois rituel théâtral, performance historique et transcription religieuse, héritage que s'est approprié depuis le milieu du XXe siècle une partie de la population d'Alise-Sainte-Reine, nous servira de point d'appui pour mener une réflexion sur la mise en scène, sa description ethnographique et la restitution des savoirs.
Notre champ d’étude se veut large et éclectique : l’analyse de formes aussi diverses qu’ une performance de Jeremy Deller rejouant les grèves des mineurs britanniques de 1984-1985, une installation-performance de Daniel Spoerri - « Le Déjeuner sous l’herbe » (1983), un spectacle de concert-party togolais ou ghanéen ou diverses formes mettant en spectacle des objets et des récits mémoriaux ou patrimoniaux, nous permettra d’aborder dans ce cycle 2013-2014 les notions de reconstitution, de représentation, de mimesis ou de reenactment.
Ce faisant, on réfléchira aux conditions d’émergence d’une approche interdisciplinaire, sans cesser de réfléchir à la nature et au statut du savoir anthropologique parmi les sciences, notre démarche se situant dans la zone de chevauchement de plusieurs disciplines (anthropologie, esthétique, études théâtrales, ethnoscénologie…).
Une partie des séances verra intervenir des invités spécialisés dans ces problématiques.

Image : Willem de Ridder covering Emmett Williams's head with a cabbage in a performance of Robert Filliou's 13 Façons d'employer le crâne d'Emmett Williams, at Kleine Komedie, Amsterdam, 18 December 1963 ; photo : Dorine van der Klei

22 octobre 2013 de 10 h à 12 h en salle 1 au sous-sol du musée du quai Branly.
Après avoir consacré les trois dernières années du séminaire aux objets à enjeux, nous souhaitons revenir sur une thématique connexe, le spectacle. On explorera notamment la notion de « performance » pour rendre compte non seulement des ressorts de l'action artistique ou des rapports sociaux que le spectacle met en forme, mais aussi du dispositif dynamique que l'enquête produit sur un terrain de recherche devenant ainsi « théâtre » scientifique.
Le fil rouge des séances sera le martyre de Sainte-Reine, spectacle amateur sur lequel nous enquêtons depuis 2003 en Bourgogne. Cet objet polymorphe et polysémique, à la fois rituel théâtral, performance historique et transcription religieuse, héritage que s'est approprié depuis le milieu du
XXe siècle une partie de la population d'Alise-Sainte-Reine, nous servira de point d'appui pour mener une réflexion sur la mise en scène, sa description ethnographique et la restitution des savoirs.
Notre champ d'étude se veut large et éclectique : l'analyse de formes aussi diverses qu' une performance de Jeremy Deller rejouant les grèves des mineurs britanniques de 1984-1985, une installation-performance de Daniel Spoerri - « Le Déjeuner sous l'herbe » (1983), un spectacle de concert-party togolais ou ghanéen ou diverses formes mettant en spectacle des objets et des récits mémoriaux ou patrimoniaux, nous permettra d'aborder dans ce cycle 2013-2014 les notions de reconstitution, de représentation, de mimesis ou dereenactment.
Ce faisant, on réfléchira aux conditions d'émergence d'une approche interdisciplinaire, sans cesser de réfléchir à la nature et au statut du savoir anthropologique parmi les sciences, notre démarche se situant dans la zone de chevauchement de plusieurs disciplines (anthropologie, esthétique, études théâtrales, ethnoscénologie...).

12 novembre 2013 de 10 h à 12h en salle 1 au sous-sol du musée du quai Branly : « De l’archive au roman et de la description ethnographique à la performance » (Le processus d’adaptation du roman Esclaves de Kangni Alem (JC Lattès, 2009) comme terrain ethnographique). « Le théâtre consiste à fabriquer des reproductions vivantes d’événements, rapportés ou inventés, qui opposent des hommes (la vie des hommes en commun), et cela aux fins de divertissement. » Bertolt Brecht.
Cette séance relate une enquête en cours qui tente de saisir par le biais d’une création théâtrale, une dynamique de formation sociale qui se produit
aujourd’hui dans les sociétés côtières du golfe de Guinée (Nigeria, Bénin, Togo et Ghana) ainsi qu’au Brésil, secondairement. Dans cet espace «
atlantique », on s’intéressera plus précisément aux milieux se revendiquant comme descendants des esclaves affranchis revenus du Brésil, libres, et réinstallés au cours du 19e du Brésil dans les régions qu’ils savaient pour la plupart être celles de leurs ancêtres. Alors, afin de saisir les enjeux de ce mouvement culturel en train de se faire, il nous a semblé opportun de faire du processus de la création d’une pièce de théâtre le fil conducteur de la construction de notre objet. Pour tenter de saisir ce travail subtil et titubant d’invention culturelle, on tentera par le moyen d’une production théâtrale, de recréer une situation qui permette de mettre à jour les ressorts et les enjeux de cette « renaissance ». On partira d’un roman historique (« Esclaves » de l’écrivain Togolais Kangni Alem) dont le personnage central, un « maître des rituels » qui officie à la cour du roi d’Abomey est trahi puis déporté au Brésil avant de revenir à Agoué, non loin d’Ouidah où il embarqua. L’itinéraire du personnage central est emblématique du parcours des « Brésiliens : le périple de cet Ulysse atlantique offre la trame d’une narration au cours de laquelle la position sociale des protagonistes – et dramatiquement celle du personnage central – se modifie sans cesse, pour passer d’une position d’autorité, à celle de subalterne, puis à nouveau à une position de domination relative, à un moment où les structures politiques de cette région du golfe de Guinée vont s’effondrer pour laisser place à l’ordre colonial (1860-1910). La position actuelle de la communauté afro-brésilienne sur l’échiquier social – à la fois d’ici et d’ailleurs, indigène et étrangère, dominante et dominée, esclave et négrière - est aussi au cœur de la pièce de théâtre. Cette identité trouble qui constitue le ressort dramatique central est aussi le levier qui permet la distanciation (ainsi que la dimension universelle de la problématique).
On décrira plus spécifiquement les étapes de la rédaction par le chercheur-dramaturge, dans le cadre d’un travail d’équipe, du « texte de représentation » (Brecht) de la future pièce de théâtre. Au cours de ce processus, entamé en 2009, on essaiera de montrer que la Fabel brechtienne contient aussi la problématique sociale qui traverse la dynamique du mouvement culturel étudié.
Ce projet est mené en partenariat avec Curio (www.curioweb.net), l’Institut Experimental de Cultura Terceira Margem (Vitoria, ES- Brésil), le Théâtre Expérimental Capixaba-TEC (Vitoria, ES- Brésil), la Cie Gakokoé (Montbéliard, France et Lomé, Togo) et l’Atelier Théâtre de Lomé – ATL (Lomé, Togo).

26 novembre 2013 de 10 h à 12h en salle 1 au sous-sol du musée du quai Branly « Alise-Sainte-Reine : rituel patrimonial et martyre théâtralisé »
La célébration annuelle du Martyre de Sainte Reine (Alise-Sainte-Reine, Côte-d'Or) constitue le fil rouge de notre séminaire. La prochaine séance sera consacrée plus précisément à l'association entre théâtre et rituel, à travers l'étude de la représentation du martyre, de sa mise en scène, de sa genèse et de ses évolutions formelles.
Rappelons que la manifestation se déroule chaque année sur deux journées, un samedi et un dimanche de la fin août ou du début septembre, la sainte Reine calendaire étant fixée le 7 septembre. Elle comporte plusieurs étapes à la fois distinctes et indissociables : célébrations religieuses, procession, exposition des reliques et représentation théâtrale censée s'inscrire dans la continuité des mystères du moyen-âge. Les protagonistes des fêtes de sainte Reine sont des habitants du village, regroupés depuis vingt ans en association de loi 1901, mais héritiers de leurs ancêtres célébrant le martyre depuis le XIXe siècle. En costumes antiquisants -toges, braies gauloises, armures de légionnaires romains- ils suivent les cortèges, participent aux cérémonies et jouent une tragédie écrite en 1877 par un moine dominicain, revue et rééditée en 1939 par le prêtre de la paroisse qui relança les fêtes de sainte Reine en 1946. C'est principalement à la représentation de cette pièce en alexandrins que sera consacrée la séance, tragédie jouée par des habitants d'Alise qui ne se veulent pas acteurs amateurs, mais continuateurs d'un patrimoine dramatique et rituel. Nos recherches de terrain ont montré que la mise en scène actuellement exécutée a été introduite à Alise-Sainte-Reine par des acteurs professionnels, dans les années 1940, et transmise par quelques personnalités liées au théâtre de Dijon. Nous verrons comment sont associés sur ce terrain religion, patriotisme, rituel et théâtre, et comment finalement ce qui se transmet de génération en génération relève du ciment communautaire, dans lequel le théâtre a joué un rôle certain.

Aires culturelles : AfriqueEuropeFranceTransnational/transfrontières,

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Intitulés généraux :

Renseignements : contacter Thierry Bonnot, tél. : 06 31 16 97 10 et Bernard Müller, tél. : 06 74 93 08 82.

Réception : sur rendez vous, Thierry Bonnot ou Bernard Müller, IRIS, 96 bd Raspail 75006 Paris.

Adresse(s) électronique(s) de contact : bonnot(at)ehess.fr, muller(at)ehess.fr

Sur le site de l'EHESS : link
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