Hijikata et le butô. Cinémathèque française / Dimanche 2 février 2014 / 11h30
« En 1959, Hijikata Tatsumi créait Couleurs
interdites, vaguement inspiré d’un roman du même titre signé
Mishima. Scène de sexe, érotisme homosexuel, mise à mort d’un poulet, obscurité profonde, au propre et au figuré, enveloppant l’ensemble du spectacle : les ingrédients ne manquaient pas pour que
l’on crie au scandale. Le jeune danseur fut mis au ban des cénacles de la "danse moderne" pour se placer aux avant-postes d’un mouvement qui allait transformer définitivement les arts de la scène
de tout le pays. (…) Hijikata parlait alors d’"expérience",
d’"antidanse", de "corps obscur" et n’allait cesser de renouveler la nomination de sa pratique au cours d’une décennie d’exploration tout azimut dans le champ de l’art. En
1968, L’Insurrection
de la chair, sa première et dernière pièce en solo – qu’il dansa
comme un seul galop entre des ruades de cheval en rut et son assomption finale en chair crucifiée – le consacrait comme l’idole d’une avant-garde résolument sulfureuse. (…) Hôsôtan, Histoire
de petite vérole (…) annoncait déjà ce qui allait être au cœur
de la pensée du corps que Hijikata élaborera par la suite et qu’il nommera suijakutai,
i.e. le "corps affaibli" ou "asthénique" dont il allait exalter les étranges puissances (…) À peu près tout le butô qui
s’est développé par la suite, en se transformant, dans sa conquête du monde est issu de ce chef-d’œuvre. » Patrick De Vos,
spécialiste des arts de la scène japonais, traducteur, auteur d'études sur le kabuki, le théâtre moderne et le butô.
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