Séminaire : « Mises en scènes et en récits, spectacles et musées »
Thierry Bonnot (IRIS, CNRS) et Bernard Müller (IRIS)
ont le plaisir d’accueillir :
Regina Abreu (UNIRIO- Université fédérale de l'Etat de Rio de Janeiro) et Benoît de L' Estoile (CNRS/IRIS).
Ils présenteront le mardi 13 décembre 2011 (de 10h00 à 12h00 au musée du quai Branly, Salle 3) une conférence intitulée :
"Culture populaire, "mémoire" et "patrimonialisation des différences" dans les musées au Brésil".
Depuis plusieurs années, le Brésil connaît une véritable efflorescence des musées, en particulier des musées de société, et les musées liés à la "culture populaire" ou la "mémoire" des groupes dominés, dans un contexte de politiques publiques de « patrimonialisation des différences ». Que signifie cette expansion de la "forme musée"?
Regina Abreu, anthropologue, professeur à Unirio/Ppgms, est chercheur invité à l'IRIS en décembre 2010. Elle travaille actuellement à un programme de recherche sur la « patrimonialisation des différences » au Brésil, et réalise un inventaire des musées de l'Etat de Rio de Janeiro.
Elle est notamment l'auteur de "O enigma dos Sertões", Rocco/Funarte, 1998, et "Memória e Patrimônio. Ensaios Contemporâneos". Lamparina,
2009 (dir. avec Mario Chagas).
Voir son cv en ligne: http://lattes.cnpq.br/3730365381262450.
contact: abreuregin@gmail.com
Benoît de L' Estoile (CNRS/IRIS) a été en 2010-2011 chercheur invité au musée national (PPGAS; Université Fédérale de Rio de Janeiro). Il est notamment l'auteur de Le Goût des Autres. De l'exposition coloniale aux Arts Premiers. Flammarion (2007, 2010).
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Dans la continuité de l’année précédente et de notre réflexion sur les mises en scènes et en récits dans différents domaines, comme le rituel et le théâtre, l’écriture et le musée, nous aborderons la question des objets se trouvant au cœur d’enjeux politiques et symboliques dans différents contextes. Les objets présents dans les sociétés humaines sont des faits sociaux complexes, ambivalents et indéterminés, qui interagissent entre eux et avec les individus et les collectifs qui se les approprient, les manipulent, les admirent et les font circuler. Certains sont devenus supports mémoriels et leur avenir suscite les polémiques. Les enjeux naissent de leur histoire, dont la connaissance est partagée, et de l’attachement que portent à ces objets des individus et des groupes sociaux entretenant avec eux une relation plus ou moins durable. Au carrefour de différentes disciplines, nous nous intéresserons aussi bien à des objets de musée qu’à des cas emblématiques de tensions entre États, aussi bien à des objets du quotidien soulevant des enjeux locaux ou familiaux qu’à des objets de collection dont la valeur est produite par la complexité de leur parcours et sa narration. Les thèmes de la mémoire, des patrimoines et des musées seront donc centraux pour notre propos, mais l’art contemporain aura également sa place dans sa faculté à produire ou à (re)générer des enjeux autour d’objets insignifiants.