Séminaire : « Mises en scènes et en récits, spectacles et musées »
Thierry Bonnot (IRIS, CNRS) et Bernard Müller (IRIS)
Mardi 10 janvier 2012
de 10h00 à 12h00 au musée du quai Branly, Salle 3
«CARNAVALS et MASCARADES », avec Gabin Bonny commissaire de l’exposition et attaché culturel au musée Dapper..
Cette séance consacrée à l’exposition «CARNAVALS et MASCARADES », actuellement visible au musée Dapper s’inscrit dans une série de discussions consacrée aux musées d’arts et de civilisations non occidentaux. Le musée Dapper, organisée en fondation privée, constitue à cet égard une lieu original et fondateur qui annonce dès le milieu des annes 1980 les changements qui toucheront vint ans plus tard l’ensemble des institutions traitant des sociétés des « autres » par le biais de leurs objets. La Fondation Olfert Dapper - du nom d'un humaniste néerlandais du XVIIe siècle, auteur, sans jamais avoir quitté son pays, d'une encyclopédiqueDescription de l'Afriquepubliée en 1668 - a été créée en 1983, à Amsterdam, sous l'impulsion de Michel Leveau, son président. L'objectif de cet organisme privé était d'aider, par l'organisation d'expositions et l'attribution de bourses de recherche, à la connaissance et à la préservation du patrimoine artistique de l'Afrique subsaharienne. Émanation de la Fondation, le musée Dapper s'est ouvert, sous la direction deChristiane Falgayrettes-Leveau, en 1986. Depuis novembre 2000, il a investi un nouveau lieu, doté d'une salle de spectacle, d'une librairie et d'un café. Depuis son ouverture, plus de quarante expositions furent présentées…
http://www.dapper.com.fr/exposition-en-cours.php
« Pour la première fois, le musée Dapper réunit des oeuvres traditionnelles d'Afrique subsaharienne et des créations des Caraïbes.
Cette exposition constitue une occasion unique de découvrir les résonances qui existent entre mascarades d'Afrique et carnavals des Antilles et de la Guyane.
Ces moments forts se vivent comme des rituels, des instants partagés, au sein desquels se renforcent les liens du groupe. Masques, costumes et coiffes, conçus à partir des matériaux les plus
variés, sortent accompagnés de musique, danses et chants ».
Présentation de l’expo sur TV5 :http://www.tv5mondeplusafrique.com/chaine_art_continent_noir_2_11_2_12.html#chaine_art
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Dans la continuité de l’année précédente et de notre réflexion sur les mises en scènes et en récits dans différents domaines, comme le rituel et le théâtre, l’écriture et le musée, nous aborderons la question des objets se trouvant au cœur d’enjeux politiques et symboliques dans différents contextes. Les objets présents dans les sociétés humaines sont des faits sociaux complexes, ambivalents et indéterminés, qui interagissent entre eux et avec les individus et les collectifs qui se les approprient, les manipulent, les admirent et les font circuler. Certains sont devenus supports mémoriels et leur avenir suscite les polémiques. Les enjeux naissent de leur histoire, dont la connaissance est partagée, et de l’attachement que portent à ces objets des individus et des groupes sociaux entretenant avec eux une relation plus ou moins durable. Au carrefour de différentes disciplines, nous nous intéresserons aussi bien à des objets de musée qu’à des cas emblématiques de tensions entre États, aussi bien à des objets du quotidien soulevant des enjeux locaux ou familiaux qu’à des objets de collection dont la valeur est produite par la complexité de leur parcours et sa narration. Les thèmes de la mémoire, des patrimoines et des musées seront donc centraux pour notre propos, mais l’art contemporain aura également sa place dans sa faculté à produire ou à (re)générer des enjeux autour d’objets insignifiants.