Nous sommes heureux de vous annoncer la parution de la Revue L’Ethnographie. Création·Pratiques·Publics, dans sa nouvelle version en ligne, co-éditée par la Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord (USR3258) et la Société française d'ethnoscénologie (SOFETH).
Présentation de la Revue
Fondée en 1858 par le japonisant Léon de Rosny (1837-1914) sous le nom de Revue Orientale et Américaine, la revue L'Ethnographie est devenue l’organe de la Société d’Ethnographie orientale et américaine créée un an plus tard. Fidèle à sa vocation d’origine, L’Ethnographie publie des travaux inédits de chercheurs issus d’horizons disciplinaires variés. Résolument transdisciplinaire, la revue s’ouvre aux recherches en esthétiques scéniques, à l’étude des techniques du corps, à l’anthropologie des arts performatifs et spectaculaires et aux études en ethnosciences avec la nécessité d’associer savoirs académiques et expériences sensibles des praticiens. Consciente des difficultés propres à l’approche de pratiques préalablement normées, hiérarchisées, catégorisées à la fois par leurs acteurs et les codes culturels des chercheurs, la revue privilégiera les travaux qui rendent compte des biais perceptifs et interprétatifs ainsi que l’accueil de publications peu ou mal diffusées pour des raisons linguistiques, géographiques et politiques. Dans cette perspective, les arts vivants et performatifs seront abordés comme des « faits sociaux totaux ». Ils seront examinés, pensés et observés dans leur dimension esthétique et artistique, économique, politique et sociale.
Le premier numéro en ligne en accès libre :
Dossier thématique :
Renouveau et revitalisation des arts traditionnels asiatiques. Discours, pratiques et savoir-faire (dir. Nathalie Gauthard) Revue L’Ethnographie. Créations·Pratiques·Publics, septembre 2019.
L’objectif de ce numéro thématique est de mettre en regard les transformations, mutations et réappropriations affectant les pratiques artistiques contemporaines. Dans cette optique, il réunit des contributions provenant d’horizons différents et de disciplines variées : anthropologues et ethnoscénologues, linguistes, praticiens de la scène et théoriciens.
L’axe modernité/tradition est étudié dans une perspective dynamique (Lenclud 1987, 1994) et exploré sous différents angles : reconfiguration des modalités esthétiques en fonction du politique (Isabelle Henrion-Dourcy, Eléonore Martin, Ae Ran Jeong) ; étude du centre et de la périphérie et reconfiguration du rapport au religieux dans le théâtre (Catherine Capdeville-Zeng, Gérard Toffin) ; revitalisation des esthétiques locales avec le détour par le global (Nathalie Gauthard, Isabelle Henrion-Dourcy, Gérard Toffin) ; approche historique des changements et construction de répertoires classiques et populaires (Han Yumi, Magali Bugne) et analyse des processus de globalisation et de marchandisation des formes esthétiques (Isabelle Henrion-Dourcy, Gérard Toffin).
Toutes ces thématiques énoncées s’entrelacent et se répondent dans chacune des contributions proposées ici. Il ressort essentiellement que ces processus sont « solitaires et collectifs, autonomes et commandités, voire contrôlés, inventifs et canoniques » (Fabre, 2014). Ces contributions donnent un éclairage nouveau sur les dynamiques des processus créatifs (ou créateurs) et leurs mutations au prisme du contemporain incarné par la mobilité et/ou la migration des formes esthétiques et des artistes ; par la circulation des produits, des images et des informations à l’échelle globale et enfin par les phénomènes économiques de marchandisation et les crispations identitaires et/ou idéologiques.