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Publié par Pierre Philippe-Meden

Sport et mérite. Histoire d’un mythe. Philosophie politique du corps en démocratie
Description 

Auteur : Raphaël Verchère

Préface : Philippe Liotard

Présentation

"Conséquences éthiques et politiques de la méritocratie sportive, et de sa diffusion dans la société."

Dès son origine anglaise au XIXe siècle dans les public schools, le sport répondait à des impératifs stratégiques allant du contrôle des populations étudiantes, jusqu’au projet plus vaste de formation d’une élite conquérante.

Dans l’importation en France du sport, Pierre de Coubertin posa des objectifs similaires, désirant réformer une société jugée en crise. Le sport, caractérisé par une liberté encadrée et régulée, se heurta dans ce projet à la gymnastique, autre mode de contrôle des populations en vigueur dans les pratiques corporelles, marqué par le disciplinaire. Surtout, tel que pensé par Coubertin, le caractère du sport est fondamentalement ambivalent, étant à la fois aliénant et émancipateur. Cette ambiguïté se cristallise dans la question de l’égalitarisme. En effet, le sport, fondamentalement aristocratique au sens où il ne profite qu’aux forts physiquement, parvient paradoxalement à se présenter comme une pure méritocratie où le rang de chacun serait uniquement dépendant des efforts fournis, produisant ainsi ordre et travail.

Cette représentation méritocratique du sport s’est construite tout au long du XXe siècle, répondant à un progressif oubli de son caractère aristocratique. Toutefois, malgré les évolutions des discours, des arbitraires de tout ordre persistent. Notamment, le fait sportif demeure aristocratique, tant physiologiquement que psychologiquement.

Des résistances naissent : celles du sport lui-même, qui ne parvient pas à se réduire au seul mérite ; celles des sportifs, qui élaborent des stratégies qualifiées de délictueuses (triche, dopage, etc.) afin de subvertir l’aristocratie sportive. Des corps utiles, des âmes travailleuses et des caractères soumis sont produits par cette dialectique du mérite. Le sport exemplifie ces valeurs du mérite et tâche d’en imposer la logique, en se constituant comme un dispositif se généralisant peu à peu à tous les champs de la société. Il constitue une nouvelle politique du corps, un art de gouverner l’effort.

En se fondant sur une analyse minutieuse de sources historiques (notamment sur les écrits de Pierre de Coubertin), Sport et mérite, histoire d'un mythe déconstruit l’idéal méritocratique du sport et de nos sociétés, en proposant une philosophie politique du corps originale montrant comment nos conduites sont gouvernées par les illusions de l’égalitarisme.

Points forts:

  • Une déconstruction de l’idéal méritocratique du sport, reçu généralement sans questionnement.
  • Un nouveau modèle théorique pour rendre compte de l’émergence et de l’essor du sport dans les sociétés modernes.
  • Un cadre explicatif permettant de comprendre le pourquoi des dérives du sport (triche, dopage, etc.), et leur persistance.
  • Une pensée politique du corps, dans le prolongement des travaux de Michel Foucault.
  • Une réflexion sur la gouvernementalité des sociétés libérales au travers de l’égalitarisme mis en scène par le sport.
  • Une archéologie de l’olympisme moderne et de la pensée nuancée, ambiguë de Pierre de Coubertin.

 

 

Table (extrait)

Introduction 

Naissance du sport

I)   Le secret anglais   

II)   Le monopole de la gymnastique 

III)   Le libéralisme des corps sportifs          

IV)   Le jeu olympique           

L’âme du sport

I)   La théorie du sport de Coubertin 

II)   Le problème de l’égalitarisme     

III)   Critique de l’aristocratie sportive          

Généalogie de la méritocratie sportive

I)   Henry de Montherlant : l’élitisme comme principe démocratique         

II)   Le Front populaire : l’invention du sport de masse        

III)   Le gaullisme : le sport comme ascenseur social           

IV)   La méritocratie sportive contemporaine           

L’aristocratie sportive

I)   Persistances de l’aristocratie physiologique        

II)   Persistances de l’aristocratie psychologique      

III)   Le malin génie du sport 

Résistances

I)   Dissimulations      

II)   La délinquance sportive  

La société sportive

I)   La méritocratie      

II)   La métaphore sportive    

III)   Le dispositif sportif      

Conclusion

Bibliographie

Index

Raphaël Verchère

Docteur et agrégé en philosophie, Raphaël Verchère est professeur de philosophie titulaire, lycée Charlie-Chaplin, Décines (69).

Membre de la Société francophone de philosophie du sport.

Membre de la Société rhodanienne de philosophie.

Membre du comité scientifique du Philosophical Journal of Conflict and Violence.

Qualifié aux fonctions de maître de conférences des sections 17 (Philosophie) et 72

(Épistémologie, histoire des sciences et des techniques).

Thèmes de recherches

Philosophie du sport, du corps, du transhumanisme, et du numérique. Histoire et sociologie du sport. Philosophie morale et politique du mérite.

Après une modeste carrière cycliste dans ses jeunes années lui ayant tout de même conféré une certaine renommée locale, il s’essaya au triathlon, et s’interroge, depuis, sur le sens de tout cela.

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Du même auteur aux Éditions du Volcan :

Philosophie du Triathlon, 2020.

À propos de Philippe Liotard pour la préface:

Philippe Liotard est maître de conférences à l'Université Lyon 1, où il est chargé de mission Égalité-Diversité et chercheur au Laboratoire sur les Vulnérabilités et l'Innovation dans le Sport. Sociologue, anthropologue, épistémologue du corps, ses travaux sur le sport s’attachent à le déconstruire en rendant visible ce qui le traverse et que l’on ne questionne pas suffisamment : dopage, violences, discriminations, homophobie, transphobie, violences sexistes et sexuelles. Initiateur des revues Quasimodo et L’INqualifiable, qui s’intéressent au corps à la marge, au-delà des cloisonnements.

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