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Publié par SOFETH

De : Nathalie Gauthard

Date : 22 mars 2010

 

Journées d’études interdisciplinaires et internationales

25 et 26 mars 2010 – Université Rennes 2

 

Jeudi 25 mars 2010 au Garage

(Grand studio du Collectif Danse Rennes Métropole ;

18 rue André et Yvonnes Meynier ; Rennes)

 

 

vendredi 26 mars 2010 Amphithéâtre de musique,

Rennes 2-Université européenne de Bretagne

 

(Campus Villejean ; Bâtiment O, amphithéâtre de musique ;

Place du Recteur Henri Le Moal ; Rennes).

 

Organisation

 

Yves defrance, ethnomusicologue HDR, Co-Directeur du CFMI de Rennes,

Brigitte Prost, maître de conférences en études théâtrales à Rennes 2-Université européenne de Bretagne

Contacts : yves.defrance@univ-rennes2.fr

et fbprost@wanadoo.fr

 

 

Axe de recherche : « La scène comme lieu de mémoire »

Laboratoire « La Présence et l’image »,

Équipe d’accueil 3208 « Arts : Pratiques et poétiques »,

UFR : Arts, Lettres, Communication

Département Arts du Spectacle.

 

 

En collaboration avec le CFMI de Rennes et

le service des Relations internationales de Rennes 2-Université européenne de Bretagne.

 

En partenariat avec la Compagnie Prana (membre du collectif Danse Rennes Métropole).

 

 

Comité scientifique : Luc Charles-Dominique (Université de Nice-Sophia-Antipolis), Yves Defrance (CFMI, Rennes 2-Université européenne de Bretagne), Katia Légeret-Manochhaya (Université Paris 8), Brigitte Prost (Rennes 2-Université européenne de Bretagne).

 

 

 

 

Quel qu’en soit le champ considéré – théâtre, danse, musique – le spectacle vivant s’inscrit dans une pratique artistique, par définition, éphémère.  A contrario, il peut  aussi s’avérer être une forme d’expression par laquelle une société se voit interroger son passé à l’aune du présent. Les propositions de mises en scène historicistes des auteurs classiques en fournissent un bon exemple. Quand Giorgio Strehler part en quête des modes de représentations perdus de la Commedia dell’arte, le spectacle vivant invite en revanche ladite société à retrouver des techniques et savoir-faire d’une époque avec plus ou moins d’exactitude pour ensuite les transmettre. Les formes artistiques dites « traditionnelles » paraissent, elles, entretenir un rapport au passé particulièrement étroit, sans ruptures. Non seulement elles font l’objet d’une longue transmission par des maîtres qui imposent une observance plutôt stricte du modèle hérité, mais elles fonctionnent, semble-t-il, comme des « lieux de mémoire » - pour reprendre une expression de Pierre Nora -, indirectement chargées qu’elles se voient d’une mission de conservation d’un patrimoine immatériel, elle-même essentielle pour la définition identitaire d’un groupe social, d’une ethnie, d’un État ou d’une nation.

 

Leur fixation par l’écrit, comme Mei Lan Fang le fit pour l’Opéra de Pékin, ou par la création de conservatoires, comme l’Ecole du Kalamandalam à l’instigation du poète Vallathol en 1930 pour certains arts du Kerala, est à l’origine sans doute de leur transformation en « patrimoine immatériel » officialisé. Mais comment définir ce patrimoine ? Comment un art devient-il patrimoine ? Par quel processus ? Et dans quel contexte sociopolitique ? N’est-ce pas précisément quand des pratiques artistiques menacent de s’éteindre qu’elles cristallisent les aspirations fédératrices pour une communauté d’hommes ? Dans quelle mesure cette « beauté du mort » dont parle Michel De Certeau agit, elle aussi, comme un levier puissant sur la prise de conscience collective d’un patrimoine immatériel ?

 

Ces premières interrogations seront sans doute à mettre en perspective avec les diverses déclinaisons de la notion d’identité, et leurs conséquences sur les choix opérés dans la volonté de faire perdurer ou non des formes spectaculaires et leur donner valeur de patrimoine. Depuis les années 1990, on assiste à l’extension rapide du système économique capitaliste, à la quasi totalité des sociétés humaines de la planète. Peu ou prou, tous les États participent de ce phénomène bien connu sous les termes de mondialisation et de globalisation. Pour autant, parallèlement à cette intégration à la fois subie et volontaire – et cette double attitude d’attirance et de rejet mériterait d’être analysée - on observe un mouvement apparemment inverse sur le plan politique. D’un côté le développement d’accords commerciaux bilatéraux entre pays, et la volonté de regrouper un certain nombre d’intérêts, voire de prendre la direction fédérale, comme par exemple la mise en place d’une monnaie unique dans la zone euro. De l’autre, la multiplication de nouveaux Etats nations issus de la disparition des empires coloniaux, puis de la désintégration territoriale du système soviétique, et même de l’affirmation de multiples entités locales, ethniques ou religieuses. La chute des grands ensembles paraît ainsi encourager les petites nations à se manifester et à s’imposer au regard de tous. La séparation de la Tchéquie et de la Slovaquie, de la Croatie et de la Bosnie, sans parler de l’Ukraine ou du Kosovo viennent rappeler combien l’entrée dans l’économie de marché s’accompagne tout autant d’un émiettement des structures politiques et d’un partage des identités, parfois dans de sanglantes déchirures que l’on croyait à jamais exorcisées depuis 1945.

Si ces formes violentes occupent le devant de la scène, d’autres formes plus pacifiques, mais non moins actives, se sont développées depuis le début du XXe siècle, et plus visiblement encore depuis les années 1960, un peu partout et à des niveaux sociaux très divers. Toutes ces réinventions de pratiques culturelles identitaires récentes ont été pendant très longtemps négligées ou méprisées au motif principal qu’elles apparaissaient comme de pures fictions et des bricolages artificiels plus ou moins savamment habillés. Les sociologues, les anthropologues et les philosophes ont chacun à leur façon défini plus largement les termes du débat, ses tenants et ses aboutissants. L’anthropologie d’un Claude Lévi-Strauss, ou d’un Maurice Godelier, apporta une contribution décisive pour avoir su, dès l’origine, se fixer pour objectif de découvrir, de comprendre et de faire comprendre les différentes façons d’agir et de penser, les divers modes d’organisation de la vie en commun des membres d’une même société, mais aussi des sociétés les unes par rapport aux autres. Cependant, pour fondamentale que soit cette contribution anthropologique, pour importante que soit celle aussi des autres sciences sociales, leurs perspectives mêmes, qui visent à déterminer des structures et des règles, voire des principes, de fonctionnement, ne parviennent pas totalement à restituer les évolutions des phénomènes et les différentes formes qu’ils revêtent au fil du temps. Dans une démarche inverse de celle de Jacques Le Goff, qui s’intéressa de près à l’anthropologie pour avancer dans sa réflexion, notre recours à l’histoire peut s’avérer d’une grande fécondité pour apporter des éléments de réponse à  bon nombre d’aspects de notre problématique.

 

Formulée en ces termes, la question, appliquée aux arts spectaculaires de Beijing ou du Kerala – tels que nous les percevons en Occident -, peut sembler très loin des préoccupations géopolitiques de notre époque. Pour autant, en ce qui concerne la construction des identités culturelles, l’histoire paraît à même de nous donner un éclairage particulièrement lumineux. On sait déjà que les constructions identitaires  se définissent toujours par réaction, en fonction de contextes historiques très précis. Pour tenter d’en décrypter les mécanismes, il devient donc nécessaire de reconstituer avec minutie chaque environnement dans lequel les acteurs s’intègrent, ou vis-à-vis duquel ils se démarquent. Les stratégies et les choix identitaires ne prennent sens qu’en fonction d’une toile de fond changeante, qui les conditionne et en détermine le fonctionnement. Les cas étudiés par les uns et les autres (émergence du Ca Trù au Vietnam, Xöömi de Mongolie, Bharata Natyam et Mohini Attam comme Kathakali…) lors de nos journées d’étude, garderont donc en vue cette dimension identitaire (ancienne ou récente) que revêt la forme artistique considérée. Pour ce faire, nous chercherons à en comprendre le fondement et les causes en vue de dégager progressivement les items du processus de patrimonialisation. Les arts traditionnels semblent par définition relever de pratiques séculaires, transmises de générations en générations, mais à y regarder de plus près, ces traditions de jeu nous paraissent de plus en plus des constructions identitaires - visant à une certaine écriture du passé, de l’histoire et de la mémoire d’un peuple. Une enquête à résoudre collectivement en balayant un champ large de cas d’étude dans plusieurs disciplines des arts du spectacle vivant traditionnel.

 

Yves Defrance

Brigitte Prost

 

 

 

Programme

 

Jeudi 25 mars 2010 - Le Garage

Grand studio du Collectif Danse Rennes Métropole

 

 

9 h 30

Accueil.

9 h 45

Discours d’ouverture Pierre Bazantay (vice-président chargé de la culture et de la vie étudiante) et Christiane Page (Responsable du laboratoire « la présence et l’image »).

 

 

 

Première session :

Patrimonialisation et revendication identitaire

Président de séance : Yves Defrance

 

10 h

Luc Charles-Dominique (Professeur d’ethnomusicologie, Université de Nice-Sophia- Antipolis, Président du CIRIEF) : « La patrimonialisation, essai de théorisation et cadre historique ».

 

10 h 30

 

Brigitte Prost (Maître de conférences en études théâtrales à Rennes 2-Université européenne de Bretagne) : « Le Mohini Attam, construction identitaire et patrimoine imaginaire ».

 

11 h

Démonstrations par Brigitte Chataignier, Kalamandalam Kshemavathy et Kalamandalam Leelamma.

 

11 h 30

Pause.

 

11 h 40

Hidetoshi Yanagawa (Professeur à l'Université de Kagoshima, Japon) : « Des chants d’un village aux chants de toutes les îles le changement de statut des Shima-uta, chants populaires traditionnels des îles Amami ».

 

 

12 h 10

Naik Raviart (Danseuse, ethnologue et historienne de la danse) : « Le branle d'Ossau, un patrimoine ancien masqué par une conscience patrimoniale limitée à la revendication identitaire ».

 

12 h 40

 

Débats.

13 h

Repas indien, sur place (pour les intervenants).

 


Deuxième session :

Patrimonialisation et diffusion

Président de séance : Luc Charles-Dominique

 

14 h

Raphaëlle Doyon (Docteur, Université Paris 8) : « Exporter et enseigner les arts traditionnels en Europe : culturalisme et colonisation conceptuelle, un inévitable paradoxe ? »

 

14 h 30

Nathalie Gauthard (Maître de Conférences en ethnoscénologie, Université de Nice Sophia-Antipolis) : « Le Cham du Bhoutan (danses Bouddhiques) à l’Unesco et dans les musées internationaux ».

 

15 h

Yumi Han (Centre de Recherche sur la Corée, UMR 8173 Chine-Corée-Japon, CNRS-Paris 7) : « La patrimonialisation du P’ansori, art de la scène traditionnelle coréen, et son impact sur l’évolution du genre ».

 

15 h 30

          Débats.

 

15 h 50

Pause.

 

16 h

Table ronde avec Pierre Bois, Jean-François Dussigne, Françoise Gründ, Christian Hottin.

 

17 h

Fin de la première journée d’études.

 

19 h

Apéritif dînatoire (Place de Bretagne, sur invitation).

 

20 h 30

Salle Ropartz (14 rue Ropartz, bus n° 19, arrêt « Europe » ou « Le Gast ») :

 

 

 

 

Rasa, spectacle en variation sur le Mohini Attam

Danse de l’Inde du Sud,

avec Brigitte Chataignier, Kalamandalam Kshemavathy, Kalamandalam Leelamma,

accompagnées des musiciens Arun Gopinath, Viju S. Anand,

Satish Vypeen, Krishnadas Tripunitura.

 

 

 

Vendredi 26 mars 2010

Amphithéâtre de musique, bâtiment O, 4e niveau

Rennes 2-Université européenne de Bretagne


Troisième session :

Patrimonialisation et transmission

Président de séance : Gérard Borras

 

9 h 20 

Accueil.

 

9 h 30

François Picard (Professeur en musicologie, Université Paris IV) : « Les usages de l’écrit dans les processus de transmission des arts du spectacle en Chine ».

 

10 h

Françoise Quillet (Maître de conférences en études théâtrales à l’Université de Besançon) : « La difficile reconnaissance des textes dramatiques asiatiques au patrimoine mondial ».

 

10 h 30 

 

Débats.

10 h 45 

Pause.

 

11 h

Yves Defrance (Ethnomusicologue HDR, Co-Directeur du CFMI de Rennes) : « Le Ca Trù au Vietnam, du rejet à la fierté nationale ».

 

11 h 30

Katia Légeret-Manochhaya (Maître de conférences en études théâtrales à l’Université Paris 8, HDR) : « Comment préserver l'oralité d'un processus de création ? Patrimoine du théâtre dansé Bharata-Nâtyam à Mysore (Inde) ».

 

 

12 h 

Démonstrations de Bharata-Nâtyam.

 

12 h 15 

 

Débats.

12 h 30 

Repas au restaurant Le Provençal.

 


 

Quatrième session :

Patrimonialisation et évolution

Président de séance : François Picard

 

14 h

Gretel Schwörer-Kohl (Professeur à l’Université de Halle, Allemagne) : « The Patrimonialisation of the Nat Pwe in Burma/Myanmar » - le cas d’une forme de spectacle vivant en Birmanie.

 

14 h 30

Johanni Curtet (Doctorant en ethnomusicologie, Rennes 2-Université européenne de Bretagne) : « Évolution d’une tradition pastorale vers une pratique spectaculaire : le cas du chant diphonique xöömij en Mongolie ».

 

15 h 

Démonstrations de xöömij.

 

15 h 15  

 

Débats.

15 h 40 

Conclusion par Yves Defrance et Brigitte Prost, ainsi qu’ Amal Jouffe (Directrice du Service des Relations internationales à l’Université Rennes 2).

 

16 h

Fin des journées d’études – collation.

 


Lieux des travaux de ces journées d’études :

 

Jeudi 25 mars 2010 : Le Garage,

grand studio du Collectif Danse Rennes Métropole

 

 

18 rue André et Yvonnes Meynier

35 000 Rennes

(derrière la ferme de la Harpe, avenue Charles Tillon)

Bus : lignes 16, 30 arrêt : station « Bois Labbé/irts »

 

 

Vendredi 26 mars 2010 : Amphithéâtre de musique,

Rennes 2-Université européenne de Bretagne

 

Campus Villejean

Bâtiment O, amphithéâtre de musique

Place du Recteur Henri Le Moal

35 000 Rennes

Métro : Villejean Université

Bus : Ligne 4, arrêt Villejean


Contacts

 

yves.defrance@univ-rennes2.fr

 fbprost@wanadoo.fr

 

Nelly Brégeault-Krembser,

Secrétariat recherche,

UFR Arts, Lettres, Communication

Tél. : 02 99 14 15 04

nelly.bregeault@univ-rennes2.fr

 

Myriam Cloirec

Secrétariat CFMI

Tél. : 02 99 14 20 22

myriam.cloirec@univ-rennes 2.fr

 

 

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